À propos du Concerto N°1 Opus 27
Marc Mignon
Compositeur
Ce Concerto, composé entre 2007 et 2011, dédié à mon fils Hugo, alors adolescent, comporte trois mouvements dont les thèmes mélodiques et harmoniques visent à mettre en relief, chacun à sa manière, une étape cruciale de l'élévation graduelle de l'être qui se cherche, qui veut et doit s'identifier non plus à autrui mais à son véritable soi, ce soi pour lequel la vie lui a été donnée. Cet opus N° 27 se veut être un parcours initiatique, une voie de vie suggérée par un père aimant à son fils aimé afin qu'il puisse se construire harmonieusement et s'épanouir en pleine conscience en dépit de circonstances extérieures quelquefois éprouvantes aux yeux d'un enfant en quête de soi-même. Le Concerto est donc un acte d'amour, une main tendue, un appui hors de l'espace et au-delà du temps, une aide omniprésente, intemporelle, vouée à soutenir l'adolescent hésitant en passe de devenir un homme, à le préparer à affronter avec courage le monde, le sien propre et celui qui l'entoure, et ce, quels que soient les défis lancés par la vie et qu'il lui appartiendra de relever avec égalité d'âme, empathie et foi.
Denis Bioteau
Arrangeur, orchestrateur, directeur artistique
Tout d’abord, il y a le plaisir de l’écriture musicale ; ensuite, il y a le plaisir de partager l’atmosphère sonore de la pièce… Le Concerto N°1 pour Piano et Orchestre Opus 27 est un florilège de couleurs qui ont marqué la fin du XXème siècle (musique de film, musique contemporaine, pop, variété, jazz), au service d’un soliste en discours perpétuel avec l’orchestre. L’auditeur est emporté par un lyrisme pianistique au service du son plutôt que de la technique instrumentale, accompagné par l’orchestre qui joue de sa multitude de timbres pour amplifier la narration. En résumé, je pourrais dire que ce Concerto est articulé sur deux pensées : le plaisir mélodique d’une musique contemporaine mais populaire, et la recherche d’émotions à travers différents climats d’une musique populaire et contemporaine…
Richard Boudarham
Directeur-Fondateur de l'Orchestre symphonique Bel'Arte de Paris
Le concerto pour piano et orchestre Opus 27 de Marc Mignon est très expressif et passionné en trois mouvements. Il est composé de nombreux thèmes divers à la fois joyeux, enthousiastes, véloces et tout autant méditatifs, touchants, et fragiles.
C'est une "musique à programme", donc associée à une histoire que l'on pourrait voir se dérouler sous nos yeux, à la manière de "Pierre et le loup" de Serge Prokofiev ou "l'apprenti sorcier" de Paul Dukas dont les couleurs et les côtés fantastiques ne sont pas si éloignés.
En effet, lors de ma première rencontre avec le compositeur Marc Mignon, c'est sa sensibilité qui m'a touché immédiatement ! À la question que je lui posais, quelle est la génèse de ce concerto ? Il m'a alors confié à coeur ouvert et avec une sensibilité débordante d'Amour, l'histoire de son Opus 27, dédié à son fils Hugo.
Son premier concerto pour piano et orchestre est en fait l'histoire mise en musique de la vie de son fils depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui ou presque, exprimant tous les sentiments vécus pendant tous les grands évènements qui les ont réunis !
Sa musique est joyeuse, pleine de rebondissements, comme la naissance d'un premier enfant qui nous projette et nous transforme, notre point de vue du monde n'est plus le même, c'est comme si nous avions grandi… puis sa musique nous transporte dans le monde fulgurant et aérien de l'adolescence sans barrière, sans limite, où tout est possible, tout est réalisable, enthousiasmant comme la vie elle-même où on se projette avec les rires, la réussite, avec l'envie de conquérir le monde, de gravir les montagnes, de toucher le ciel, avec une jolie cadence, pleine de vitalité aux couleurs de Chopin, mais bien sûr les doutes ne sont jamais bien loin… écoutez bien, sa musique virtuose l'exprime très bien, la puissance du piano alliée aux couleurs de l'arc-en-ciel de l'orchestre symphonique au grand complet nous transporte dans une émotion irrésistible pour finir dans un presto final grandiose en fête !
Son deuxième mouvement est une méditation, un chant accompagné de pizzicati aux cordes, cette musique est aérienne, le chant magnifique du piano à la main droite, repris par plusieurs familles d'instruments, donne différentes impressions comme l'aurait fait un peintre impressionniste qui joue avec les instruments comme avec les couleurs dans un camaïeu de tendresse et de bienveillance, c'est bien de l'Amour d'un père pour son fils avec la plus grande délicatesse et tendresse dont il est question ici et pourtant quelques moments fantasques voire fantasmagoriques traversent tout à coup les lignes si pures de cette mélodie obsédante. Notez l'orchestration délicate et subtile, ainsi que la ponctuation des percussions… C'est dans une atmosphère joyeuse et majestueuse que se termine ce second mouvement.
Le troisième mouvement est fulgurant, véloce, les octaves du piano s'enchaînent à la vitesse de l'étoile filante, qui représente la jeunesse dont le temps passe inexorablement mais qu'importe car l'énergie du bonheur est toujours présente, néanmoins, toujours avec quelques notes de doute, des zones d'ombre, n'est-ce pas le propre de l'humain de toucher le bonheur d'une part et d'avoir peur d'en être privé au même moment, certainement, l'ambivalence de la peur et de l'amour sont en réalité les deux plus grandes forces dans ce monde, il n'y en a pas d'autres, toutes nos motivations y trouvent leur source, elles découlent soit de la peur soit de l'amour ! Ce troisième mouvement du concerto pour piano et orchestre opus 27 de Marc Mignon, c'est la réalisation, c'est la culmination, la réussite de son fils Hugo, qui, enfin, malgré les difficultés et les doutes, atteint son but, il devient un jeune homme plein d'avenir, dans un tourbillon de triolets, accentués comme pour mieux partager son bonheur d'avoir trouvé sa voie.